Repli de l’inflation plus rapide que prévu : Les clés d’une surprenante décélération

Inflation : explication d'une diminution plus rapide que prévue

D'après les récentes prévisions de l'Insee dévoilées ce lundi, l'augmentation des coûts en France ralentit plus vite qu'anticipé, atteignant 1,6 % à la fin de 2024. Cette situation résulte de la diminution des coûts de l'essence, des transports et des télécommunications.

Par Nathalie SILBERT

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C'est une bonne nouvelle pour le futur gouvernement. D'après les récentes prévisions de l'Insee publiées lundi, l'inflation pourrait descendre à 1,6 % en décembre prochain, ce qui serait presque un retour à la normale. Un record de baisse pourrait même être atteint en novembre, à 1,4 %. En 2024, l'augmentation des prix serait de 2,1 % en moyenne par an, un chiffre qui est inférieur de 0,4 point à celui que le gouvernement précédent avait prévu au printemps.

Les prévisionnistes de l'Insee admettent que la désinflation progresse plus vite que ce qu'ils avaient anticipé. En juillet dernier, ils prévoyaient que l'inflation se stabiliserait autour de 1,9% d'ici la fin de l'année. Cependant, des baisses de prix inattendues dans le secteur des télécommunications – où la compétition est féroce entre les différents opérateurs – et dans le transport ont pris les experts par surprise. De plus, le ralentissement significatif de l'inflation, qui est retombée en dessous de 2% en août selon les estimations préliminaires de l'Insee, est principalement dû à la chute constante des prix du baril de Brent depuis mi-juillet, encouragée par le ralentissement de l'économie chinoise.

Respiration d'air frais

Selon ses dernières estimations, l'Insee a supposé un prix du baril fixé conventionnellement à 78 dollars jusqu'à fin de l'année, comparativement à une moyenne de 85 dollars indiquée dans le rapport de conjoncture de juillet. Depuis vendredi, il montre même un tarif encore plus réduit, environ 71 dollars, le plus faible depuis décembre 2021.

"Dorian Roucher, le directeur du département conjoncture de l'Insee, met en évidence que c'est une avancée positive pour l'économie française. La France, qui se procure principalement son gaz et son pétrole auprès d'autres nations, bénéficie d'une baisse des prix qui diminue le coût de ses achats internationaux. Cette réduction de la dépense est bénéfique tant pour les individus que pour les entreprises, car elle augmente le pouvoir d'achat pour les uns et les profits pour les autres.

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Le prix du diesel, à 1,61 euro par litre, revient aux tarifs de janvier 2022, avant le début des conflits en Ukraine. Cela devrait offrir un soulagement à de nombreux Français, en particulier ceux à faible revenu et ceux vivant dans les régions rurales. Par rapport à leur revenu disponible, ces groupes ont été les plus affectés par l'augmentation des prix du carburant et du mazout, malgré les mesures d'urgence prises par le gouvernement à ce moment-là.

L'augmentation des coûts des services est due à une hausse des salaires. D'après l'Insee, l'impact bénéfique de la diminution des coûts du pétrole pourrait être contré par l'augmentation progressive des tarifs du gaz en Europe ces derniers temps, due aux récentes tensions entre l'Ukraine et la Russie. En prenant en compte tous les scénarios envisagés, l'Institut de la statistique prédit que l'augmentation annuelle des coûts de l'énergie resterait modérée, atteignant +0,9% en décembre 2024.

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De leur part, l'augmentation des prix des aliments, qui était auparavant à deux chiffres, est maintenant à un taux de 0,5% par an. Les prix des produits manufacturés sont maintenant stables.

Les services continuent d'être le principal facteur de l'inflation globale, "les entreprises reflètent les augmentations de salaires précédentes", indique l'Insee. En décembre 2024, l'inflation des services pourrait atteindre 2,4 %, par rapport à 3,1 % en août, période durant laquelle les coûts des transports en Ile-de-France ont augmenté en raison des Jeux Olympiques de Paris. Cependant, l'inflation sous-jacente – excluant l'énergie et les produits frais – est également prévue à 1,6 % en fin d'année.

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Nathalie Silbert

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