Les hausses de rémunération diminuent en 2024, toutefois elles demeurent supérieures à l'inflation. D'après le cabinet Deloitte, le niveau de vie des employés continue de s'améliorer. Bien que les salaires progressent moins qu'en 2023, il en va de même pour les prix. Cette tendance à la baisse devrait se poursuivre l'année suivante.
Par Les Echos
L'année 2023 a connu une augmentation significative des prix qui, d'après les données, a été largement équilibrée par des augmentations de salaires. En 2024, la tendance a persisté : bien que l'inflation ait diminué, les augmentations de salaire ont été moins fréquentes depuis le début de l'année, selon une analyse réalisée par le cabinet Deloitte.
En moyenne, les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM) ont vu leurs salaires augmenter de 3,5%, comparé à 4,6% l'année précédente. Les salaires des cadres ont également évolué, avec une hausse de 3,4%. Compte tenu d'une inflation de 2,3% en un an jusqu'en juillet, selon l'Insee, le pouvoir d'achat a ainsi augmenté.
Plus d'augmentations de salaire personnalisées
Deloitte, après avoir examiné plus d'un million de données individuelles provenant de plus de 300 entreprises, note une tendance marquée vers la personnalisation des augmentations de salaire cette année. Les augmentations entièrement personnalisées sont désormais la norme pour une majorité de cadres (51 %, comparativement à 39 % en 2023) et deviennent plus fréquentes parmi les autres employés (34 %, comparativement à 25 % en 2023). Les bonus ou les parts variables, qui représentent entre un et trois mois de salaire en fonction des secteurs et des niveaux de responsabilité, continuent également à augmenter.
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La gratification liée à la distribution de valeur (anciennement prime Macron), qui avait été très populaire en 2023, connaît une baisse depuis qu'elle n'est plus exemptée d'impôts. Seulement 24% des sociétés l'ont attribuée, comparativement à 53% l'année précédente, et la somme médiane de cette gratification a chuté à 400 euros pour tous, y compris les cadres, par rapport à 600 euros pour les OETAM et 816 euros pour les cadres en 2023.
L'inégalité salariale entre les sexes s'aggrave
La moyenne de l'écart salarial entre les hommes et les femmes, qui désavantage ces dernières, revient à son niveau de 2022, soit 3,8%, en 2024, après avoir chuté à 2,6% l'année précédente. Deloitte attribue cette tendance à une augmentation du pourcentage de femmes occupant des postes de cadres confirmés (+2 points) et supérieurs (+7 points), ce qui "accentue à court terme les disparités salariales constatées par rapport à leurs pairs masculins" ayant plus d'expérience. De plus, "les fonds de rattrapage" destinés à réduire ces disparités "ne sont plus nécessairement aussi conséquents qu'auparavant", selon Franck Cheron, partenaire du cabinet.
À mesure que le travail à distance devient une norme, à raison de deux jours par semaine en moyenne, cette année, deux entreprises sur trois ont mis en place une compensation pour cela, par rapport à seulement la moitié l'année précédente. Enfin, pour 2025, le cabinet prévoit une légère baisse des augmentations à 3% pour toutes les catégories, se rapprochant des niveaux pré-pandémiques du Covid.
Le travail salarié reste presque inchangé durant le deuxième trimestre
L'Insee a rapporté ce vendredi que le secteur privé a connu une légère diminution de l'emploi salarié, avec une baisse de 0,1 %, ce qui correspond à 28.500 postes supprimés par rapport au trimestre précédent. Ceci représente une révision à la hausse du nombre d'emplois perdus (7.900) qui avait été rapporté au début du mois d'août.
Au cours d'une année, le travail rémunéré dans le secteur privé a connu une croissance de 0,3% (ce qui équivaut à 60 700 postes de plus), et est 5,8% plus élevé qu'à la fin de l'année 2019 (soit une augmentation de 1,1 million d'emplois), selon les détails fournis par l'institut.
Via AFP
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