L'inflation en France retombe en dessous de 2%, cependant la hausse économique et l'emploi suscitent des préoccupations. D'après l'Insee, l'inflation a chuté à 1,9% en août, passant en dessous de 2% pour la première fois depuis trois ans. Par ailleurs, les statisticiens ont également revu à la baisse les prévisions de croissance pour le deuxième trimestre, tandis que l'emploi a connu une légère baisse au printemps.
Par Claude Fouquet
L'Insee a présenté des nouvelles mitigées ce vendredi. En termes positifs, les statisticiens ont rapporté un déclin marqué de l'inflation en août en France, ainsi qu'une légère augmentation de la consommation des ménages en juillet.
Cependant, ces informations positives sont quelque peu assombries par deux autres facteurs. D'abord, il s'avère que la croissance est légèrement moins forte que prévu, l'Insee ayant révisé à la baisse son premier pronostic pour le deuxième trimestre. Précédemment, les statisticiens gouvernementaux avaient signalé une diminution de l'emploi dans le secteur commercial pendant la même période.
L'inflation tire avantage de la baisse des coûts énergétiques
Les statistiques relatives à l'augmentation des prix sont toujours les plus frappantes et pourraient susciter de l'optimisme pour l'avenir. En effet, selon cette première évaluation, l'inflation s'élevait à 1,9 % à la fin du mois d'août (par rapport à 2,3 % en juillet), retrouvant ainsi le taux qu'elle avait en août 2021, à l'instar de l'Allemagne.
La raison principale est la nette décélération des coûts de l'énergie, selon l'Insee. Cela est principalement dû à une baisse des tarifs de l'électricité, résultant d'un effet de base : en août 2023, les tarifs régulés avaient grimpé de 10 %. On observe également cette modération des coûts de l'énergie du côté des produits pétroliers. En réalité, le coût de l'énergie n'a augmenté que de 0,5 % ce mois-ci, soit bien en deçà de l'augmentation de 8,5 % observée le mois précédent (augmentation du prix du gaz).
La situation varie pour les autres secteurs. Les prix des biens manufacturés connaissent une légère baisse sur l'année (- 0,1%), tandis que ceux des services continuent d'augmenter de plus de 3%. En ce qui concerne l'alimentation, le tableau est plus nuancé. Globalement, il y a une augmentation de 0,5%, mais cette hausse modeste cache une augmentation constante des prix des produits frais (+2,7% en août, un taux presque identique à celui de juillet).
Une progression des coûts qui devrait stimuler la dépense des consommateurs. Les données de juillet, révélées ce
Les chiffres publiés vendredi matin par l'Insee indiquent effectivement que la petite augmentation des achats de biens manufacturés en juillet (+0,3%) est principalement soutenue par la hausse de la consommation d'énergie (+0,9%) et la consommation alimentaire (+0,4%).
La croissance économique au deuxième trimestre n'a pas été aussi forte que prévu. Malgré certaines données positives pour l'avenir, d'autres chiffres révélés par l'Insee indiquent que l'économie française reste instable. C'est notamment le cas de sa croissance. Effectivement, l'Insee a révisé à la baisse son pronostic de croissance pour le deuxième trimestre. Les statisticiens de l'Etat affirment maintenant que le PIB de la France n'a augmenté que de 0,2% au printemps, au lieu des 0,3% initialement prévus, selon la première estimation publiée fin juillet.
Un des facteurs est le rôle de la demande intérieure finale, à l'exception des stocks, dans la croissance qui a été réévaluée à la baisse de 0,1 point et qui reste inchangée. De plus, l'impact réduit du commerce international sur la croissance est également notable, surtout que les importations ont augmenté tandis que les exportations ont diminué.
La faible vigueur de l'économie française a également un impact direct sur les citoyens et les entreprises. Malgré une augmentation du pouvoir d'achat (+0,2% par unité de consommation, après +0,4% au premier trimestre), les foyers continuent de privilégier l'épargne, comme l'indique l'augmentation du taux d'épargne : « Il est maintenant de 17,9%, après 17,6% au premier trimestre 2024 », comme le précise l'Insee.
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Les sociétés non financières connaissent une baisse significative de leur marge bénéficiaire. Cette dernière s'établit à 30,8%, soit le niveau moyen de 2019, selon l'Insee. Depuis la dissolution, ces entreprises sont confrontées à une incertitude croissante. Ce contexte a entraîné une nouvelle diminution de l'investissement des entreprises, qui a chuté de 0,5%, tout comme au premier trimestre.
Dans cette situation, le secteur de l'emploi traverse également des difficultés, comme le démontrent d'autres données révélées ce vendredi par l'Insee : celles concernant l'emploi salarié au deuxième trimestre. Bien que les statisticiens de l'État soulignent une constance dans les créations d'emplois pendant cette période, les données indiquent une légère baisse (-28.500 postes) dans le secteur privé, soit une diminution de – 0,1 % après une augmentation de +0,3 % durant les trois premiers mois de l'année. Cette baisse est en partie équilibrée par une augmentation de l'emploi salarié dans le secteur public (+0,3 % après +0,4 %).
La prévision de l'inflation pour la zone euro est de 2,2 %
Selon Eurostat, l'organisme de statistiques de l'Union européenne, l'indice des prix à la consommation de la zone euro a atteint 2,2 % en août, comparé à 2,6 % en juillet. L'augmentation des coûts des services est passée à 4,2 % par rapport à 4 % en juillet. Par contre, les coûts de l'énergie ont diminué de 3 %.
Les taux d'inflation les plus importants sont observés en Belgique (4,5%), aux Pays-Bas (3,3%) et en Slovaquie (3,2%). Par contre, l'Italie (1,3%) et l'Irlande présentent les chiffres les moins élevés. Quant à l'Allemagne, elle se situe à 2% et la France à 2,2%.
Claude Fouquet
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