Croissance alarmante du chômage chez les chefs d’entreprise : Une urgence nationale

L'augmentation du taux de chômage des dirigeants d'entreprise reste constante

D'après le Centre d'études de l'emploi des entrepreneurs, environ 30.000 responsables d'entreprises ont été licenciés au cours du premier semestre, ce qui représente une hausse de plus de 18 % en comparaison à la même période en 2023. Cette augmentation est particulièrement significative au sein des petites entreprises.

Par Leïla de COMARMOND

Reform

Lorsqu'une société ferme ses portes, ce ne sont pas seulement les employés qui se retrouvent sans travail. Le propriétaire de l'entreprise est également touché. L'organisation GSC – qui offre une assurance-chômage à ceux qui en ont besoin – est un indicateur précieux pour évaluer la situation. Et l'image qu'elle dépeint est préoccupante.

Pendant le premier semestre, près de 30.000 dirigeants d'entreprise ont été licenciés, d'après les informations récentes de l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs de GSC et du groupe Altares. Ce qui est important, ce n'est pas tant ce nombre en lui-même, puisque l'assurance est optionnelle, mais plutôt sa tendance, qui n'est pas positive. La période de la pandémie, durant laquelle les pertes d'emploi compensées par GSC ont diminué grâce au soutien du gouvernement, est définitivement terminée.

La fin de la pandémie est enfin là

En 2022 et 2023, on avait déjà noté une forte hausse, avec une croissance d'un tiers chaque année. Certes, le taux d'augmentation a été réduit de moitié au cours des six premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023, à +18,4 %. Cependant, les chiffres actuels "s'approchent des records atteints en France il y a environ dix ans", note l'observatoire. Avant l'épidémie de Covid-19, on assistait à une baisse de la sinistralité, avec un nombre de nouvelles indemnisations tombé à environ 45 000 en 2019.

"La personne qui sera nommée Premier ministre dans les prochains jours doit faire de la lutte contre le chômage des chefs d'entreprise une priorité absolue ! Depuis le début de l'année, plus de 180 chefs d'entreprise perdent leur travail chaque jour", déclare Anthony Streicher, le chef de l'association GSC, qui est supervisée par trois associations d'employeurs.

"Plus de 180 entrepreneurs par jour sont concernés"

Cette détérioration de la conjoncture est liée à l'augmentation des faillites d'entreprises notée par les administrateurs et les responsables juridiques. De janvier à juin, le nombre total de défaillances a augmenté de 18 % par rapport au premier semestre 2023. Il atteint près de 33 500, un total qui dépasse de 20 % le niveau moyen observé en 2018 et 2019, avant la crise sanitaire.

Voir également :

La France fait face à une augmentation significative des faillites d'entreprises

Un nombre croissant de dirigeants se retrouvent sans emploi.

La situation varie en fonction du type d'entreprise. Les professions libérales sont une exception, avec une diminution des ouvertures d'indemnisation (les effectifs des dirigeants de sociétés anonymes et de sociétés en nom collectif ne sont pas assez significatifs). En revanche, c'est au sein des dirigeants de sociétés par action simplifiée – qui représentent la majorité (environ 46%) – que l'augmentation est la plus remarquable, à +28,7%, suivie de près par les artisans et commerçants (+22,6%).

Il y a une augmentation notable des compensations pour les gestionnaires d'entreprises de 6 à 9 employés. Dans le secteur, c'est le bâtiment qui subit le plus grand impact, avec une augmentation de 34,2% au premier semestre du nombre de ses dirigeants demandant une compensation, suivi du commerce (+15%). Les propriétaires de très petites entreprises (moins de 5 employés) continuent d'être les plus affectés, représentant 9 pertes d'emploi sur 10. Cependant, le nombre de gestionnaires d'entreprises de 6 à 9 employés touchés a considérablement augmenté (+40,2%), et ceux des entreprises de 10 à 19 employés suivent de près, avec une augmentation de +31,1%.

Ces sociétés sont affaiblies par des fondations financières inadéquates, notamment une grande charge salariale, des problèmes de compétitivité lors des appels d'offres, des difficultés à financer leur croissance et à rembourser la dette liée à la Covid, qui affecte leur liquidité, selon l'observatoire. L'observatoire souligne que la majorité des chefs d'entreprises (76,5 %), soit 12 715 individus, dirigent des entités dont le revenu est inférieur à 500 000 euros, ce qui confirme la vulnérabilité des petites entités.

Comarmond Leïla

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