Baisse notable du nombre d’allocataires du RSA dans la Somme et à Marseille suite à l’expérimentation de la réforme

Révision du RSA : une diminution des bénéficiaires observée dans la Somme et à Marseille

Durant une année, l'effectif des personnes touchant le RSA a chuté de 7 % dans la collectivité des communes du Pays du Coquelicot et de Haute Somme, et de 9,3 % dans deux districts de Marseille. Ces deux régions sont des terrains d'essai pour la révision de cette aide.

Par Alain Ruello

Un an après son initiation, le test de la réforme d'assistance aux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) dans les communautés de communes du Pays du Coquelicot et de Haute Somme, près d'Amiens, semble donner de bons résultats. Même si des évaluations détaillées sont nécessaires pour le confirmer, le directeur de l'agence France Travail Péronne-Albert, Cédric Delhorbe, croit que les chiffres parlent d'eux-mêmes : le nombre de bénéficiaires inscrits à l'ancien Pôle emploi a diminué de 7 %, alors qu'il a augmenté de 3 % dans toute la région. « Le lien avec le test est facile à établir », soutient-il.

Ce projet pilote, qui a été élargi à 47 départements en début d'année et qui devrait être déployé à l'échelle nationale en 2025, vise à faciliter le retour à l'emploi stable pour les bénéficiaires du RSA. En diminuant la quantité d'individus dont ils sont responsables, chaque conseiller de France Travail ou du conseil départemental est en mesure de fournir une assistance beaucoup plus personnalisée, contrairement à avant où les bénéficiaires se retrouvaient souvent laissés à eux-mêmes.

Examen approfondi

Dans la région de Péronne-Albert, toute personne demandant le RSA est accueillie dans un délai de deux semaines par une paire de conseillers de France Travail et du conseil départemental. Il incombe à cette équipe d'effectuer une évaluation complète de sa situation afin de la guider dans l'un des trois "parcours" – emploi, socio-professionnel ou social – en fonction de sa capacité à retourner au travail rapidement ou non. Dans les deux semaines qui suivent, la personne signe son contrat d'engagement et s'engage à accomplir 15 heures d'activité par semaine, entre autres.

Au début du mois de juillet, conformément aux objectifs fixés, 1 411 bénéficiaires ont été évalués. Près de 500 d'entre eux ont été redirigés vers un parcours d'accompagnement social. Ils ont notamment eu l'opportunité de prendre part à trois semaines d'ateliers visant à surmonter leurs obstacles à l'emploi, souvent liés à des problèmes de mobilité. Les autres bénéficiaires ont été répartis entre des parcours d'emploi (35 %) et socio-professionnels (30 %). En somme, près d'un bénéficiaire sur deux avait trouvé un emploi six mois après avoir débuté l'expérimentation. Les taux d'accès à un emploi stable varient en fonction du parcours suivi : 23,8 %, 19 % et 7 % respectivement.

"Nous avons recueilli des récits révélateurs d'individus bénéficiant d'allocations qui n'ont pas quitté leur domicile depuis quatre ans", souligne Emmanuelle Fourmanoir, à la tête de Hauts de Somme au Conseil départemental. Ces circonstances ont incité les dirigeants locaux à solliciter, avec succès, l'élargissement de l'expérience à une zone urbaine située à Amiens. Environ quinze postes de conseillers supplémentaires sont prévus pour soutenir les 1 850 bénéficiaires du RSA qui y vivent.

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Aussi à la pointe de l'innovation, initialement dans les 5e et 7e districts de Marseille, puis dans les 1er et 6e, en préparation pour la région d'Arles en septembre, le département des Bouches-du-Rhône souligne également des résultats positifs. De mai 2023 à mai 2024, le nombre de bénéficiaires a diminué de 2.548 à 2.311, soit une réduction de 9,3 %, souligne Sandrine Jacob, responsable de France Travail pour le département.

Dans le même contexte que celui de la Somme, Sabine Bernasconi, la vice-présidente du conseil départemental, identifie une relation de cause à effet similaire. "Cette diminution coïncide avec l'expérimentation, étant donné qu'aucun autre élément n'a été modifié durant cette période. On pourrait attribuer cette situation à une certaine dynamique économique, néanmoins, celle-ci était identique en 2024 qu'en 2023, voire un peu plus compliquée", met-elle en avant.

Les chiffres concernant l'insertion professionnelle à six mois dépassent la moyenne des autres zones expérimentales: 44,6% en général contre 40,9%, et 30,3% par rapport à 28,3% pour l'emploi stable. "C'est un bon indicateur pour un soutien intensif", analyse Sandrine Jacob. "Un accompagnement intensif conduit à un emploi plus rapidement, en six mois. Plus on reste dépendant du RSA, plus il est compliqué de s'en détacher", complète Sabine Bernasconi.

Ruello Alain

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