Déclaration de créances

I. QUELLES CREANCES DECLARER ?

A) Créances à déclarer

Doivent être déclarées auprès du représentant des créanciers (en cas de redressement) ou du liquidateur (en cas de liquidation) :

  • toutes les créances nées antérieurement au jugement d’ouverture de la sauvegarde, du redressement judiciaire ou de la liquidation judiciaire de l’entreprise en difficulté ;
  • les créances assorties d’une sûreté publiée (hypothèque, par exemple) ou résultant d’un contrat publié (notamment crédit- bail) ;
  • certaines créances après le jugement d’ouverture qui ne bénéficient pas du privilège de paiement prévu à l’article L. 622-17 I du Code de commerce.
B) Exception à l’obligation de déclaration

Certaines créances antérieures au jugement d’ouverture sont dispensées de déclaration. Il s’agit essentiellement des créances salariales qui sont soumises à un régime spécial.

II. COMMENT FAIRE LA DECLARATION ?

Aucune forme particulière n’est imposée pour la déclaration de créances.  Cependant, elle doit être formalisée par écrit et mentionner de façon non équivoque la volonté du créancier de réclamer une somme déterminée.

Le contenu de la déclaration est réglementé par l’article L. 622-25 du Code de commerce. Doivent ainsi être mentionné :

  • le montant de la créance due au jour du jugement d’ouverture avec indication des sommes à échoir et date de leurs échéances ;
  • la nature du privilège ou de la sûreté dont la créance est éventuellement assortie ;
  • le cas échéant, si la créance est en monnaie étrangère, la conversion en euros selon le cours du change à la date du jugement d’ouverture.

Remarque : un modèle de déclaration de créances est téléchargeable sur le site du greffe du tribunal de commerce de Paris :
www.greffe-tc-paris.fr/prevention/modeles.htm

III. QUEL DELAI POUR FAIRE LA DECLARATION ?

Dans un délai de 15 jours à compter du jugement d’ouverture de la procédure, le mandataire judiciaire avertit les créanciers titulaires d’une sûreté publiée (hypothèque, par exemple) ou d’un contrat publié (notamment crédit-bail) de l’obligation de déclarer leurs créances .

Les créanciers non munis de sûretés ou de contrats publiés sont informés de la nécessité de déclarer leurs créances par publicité du jugement d’ouverture de la procédure dans un journal d’annonces légales ou au Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales (BODACC).
A. Cas du créancier domicilié en France

Pour le créancier non titulaire d’une sûreté publiée ou d’un contrat publié, la déclaration de créances a lieu dans les deux mois suivant la publication du jugement d’ouverture de la procédure au Bulletin Officiel des Annonces civiles et commerciales (BODACC) et dans un journal d’annonces légales du lieu de la société (article R. 622-24 du Code de commerce).

Pour le créancier titulaire d’une sûreté publiée ou d’un contrat publié, le délai de deux mois court à compter de la notification de l’avertissement personnel envoyé par le mandataire.

Remarque : il est tenu compte de la date d’expédition de la déclaration pour apprécier le délai de deux mois.
B. Cas du créancier domicilié hors de France
Les créanciers qui sont domiciliés hors de France disposent d’un délai de quatre mois pour effectuer cette formalité.
C. Sanctions encourues en cas de dépassement du délai
L’article L. 622-26 du Code de commerce prévoit qu’à défaut de déclaration dans le délai imparti, les créanciers ne sont pas admis dans les répartitions et les dividendes à moins que le juge-commissaire ne les relève de leur forclusion.
IV. QUI DOIT FAIRE LA DECLARATION ?
L’article L. 622-24 du Code de commerce prévoit que la déclaration de créances peut être faite par le créancier ou par tout préposé ou mandataire de son choix.
A. Cas du créancier société commerciale
Si le créancier est une société commerciale, c’est le représentant légal de la société (c’est-à-dire le gérant pour une SARL ou le directeur général pour une SA) qui est habilité à effectuer la déclaration de créances.
Pour une société qui fait l’objet d’une dissolution amiable, c’est le liquidateur amiable (voir la fiche Le liquidateur amiable) qui est compétent.
B. Cas du préposé du créancier
Par préposé, il faut entendre salarié de l’entreprise créancière. Il doit disposer d’une délégation de pouvoir.
C. Mandataire du créancier
Il peut s’agir d’un avoué, d’un huissier de justice ou d’un avocat. L’avoué et l’huissier de justice doivent disposer d’un pouvoir spécial émanant de l’entreprise créancière. L’avocat, en revanche, est dispensé de produire un tel pouvoir.